Les Éditions du Palémon rééditent deux très bons romans de Firmin Le Bourhis. Il s'agit d'enquêtes de police classiques, aux parcours balisés, dans des décors bretons existants. Le Duigou et Bozzi, duo de policiers, se complètent parfaitement. Les pistes ne manquent pas, et la logique de l’histoire est respectée. Aspect académique qui a fait le succès d’une multitude de romans solides. Ajoutons ici une partie documentaire, qui caractérise les suspenses de Firmin Le Bourhis. C'est vrai en particulier pour le second titre, très bien documenté sur le dopage dans le sport, un phénomène à ne jamais banaliser. Ces deux romans, aux intrigues séparées, peuvent effectivement se lire l'un après l'autre.
"La belle Scaëroise" : Une lettre annonce aux policiers quimpérois François Le Duigou et Philippe Bozzi qu’un meurtre a été commis la veille à Scaër, petite ville des environs. Il y avait foule en ce lundi de Pentecôte, jour de la traditionnelle Cavalcade, ce dont l’assassin a profité. Âgée de trente-cinq ans, la victime Patricia était belle et intelligente. Sa vie professionnelle était une réussite. Sa vie privée, moins. Mais elle allait bientôt avoir un enfant, et prendre un nouveau départ. Les policiers interrogent d’abord son meilleur ami, qui était (sans espoir) amoureux d’elle, puis son ex-compagnon, qui ne leur semble “pas net”. Des voisines ont vu quelqu’un grimé en clown sortir de chez Patricia à l’heure du crime. Mais le témoin n°1 reste Bruno Le Louarn, le nouvel amour de la jeune femme.
Patron de société, ce dernier est encore marié. Le jour du meurtre, il préparait les changements à venir. Son alibi est faible, alors que des indices basés sur l’ADN l’accablent. Abattu par la mort de Patricia, il nie les hypothèses accusatrices des policiers. Quand il est mis en examen, Mme Le Louarn se démène, faisant pression sur les enquêteurs. On retrouve finalement l’arme du crime dans le bureau de Bruno. Phil n'est pas mécontent. François, qui ne croit pas Bruno coupable, vérifie quelques pistes. Mme Le Louarn, épuisée d’avoir défendu avec vigueur son époux, entre en cure de repos. Bien renseigné, François identifie le complice de l’assassin.
"Étape à Plouay" : Un coureur cycliste de vingt-six ans est victime d’un accident mortel en voiture, suite à une attaque cardiaque. Son sponsor, qui fut suspect dans une précédente affaire, s’adresse aux policiers Le Duigou et Bozzi. Certes, le virage est dangereux. Mais on ne peut exclure l’influence des produits dopant sur la santé de ce futur pro. Le champion était apprécié par son club cycliste, où on refuse l’idée de dopage. Enceinte, la jeune épouse du défunt se montre fort peu coopérative dans un premier temps. Les contrôles étaient négatifs, répète-t-elle. Les policiers apprennent que des espoirs du cyclisme – dont le coureur fit partie – furent invités lors d’étapes du Tour de France.
Certains de ces coureurs ont, depuis, quitté le vélo. On leur proposait des traitements indétectables, mais dangereux. Un nommé Théo, prétendu journaliste belge, contacta de nombreux jeunes, dont Thomas. Ex-cycliste, Thomas accepte d’aider la police. Il saura reconnaître Théo. La femme de la victime apporte aussi des éléments. Le 14 juillet, l’étape du Tour arrive à Plouay. Dans la foule en fête, Théo échappe à Thomas. Un spécialiste de l’étude du dopage sportif donne aux policiers des explications aussi complètes qu’effrayantes. Des laboratoires fabriquent des drogues mettant en péril la vie des coureurs, car l’enjeu financier est énorme.
Les policiers ratent encore leur cible à Saint-Brieuc. Non loin de là, un autre pro vient de mourir du cœur. Théo sera encore repéré à Châteauroux. Fin août, au célèbre Grand Prix de Plouay, tout est mis en œuvre pour coincer le trafiquant.