Jérémie Guez fait partie de ces jeunes auteurs, dont la blogosphère a vite compris le talent. Il a rencontré le succès avec “Paris la nuit”, puis “Balancé dans les cordes” qui a reçu le prix SNCF du polar en 2013. Le troisième volet de son triptyque sur Paris et sa banlieue, “Du vide plein les yeux”, a été publié à l'automne 2013 aux Éditions La Tengo. Ses deux premiers romans sont en cours d’adaptation cinématographique.
Heureuse surprise, Jérémie Guez va figurer au catalogue des Éditions 10-18 Grands détectives, dès le 3 avril 2014, avec “Le dernier tigre rouge” :
« Mars 1946. L’acheminement des troupes françaises vers l’Indochine s’accélère. Tous les navires disponibles sont chargés d’amener les militaires français vers l’Asie du Sud-Est pour reprendre cette zone annexée par les Japonais pendant la Seconde Guerre mondiale. Parmi les premiers partants : les régiments de la Légion étrangère. Jamais, depuis la création de ce corps d’exception, la Légion n’a été composée d’un ensemble si hétérogène : anciens nazis, résistants de tous les pays d’Europe et mercenaires du monde entier. On y trouve aussi bien des blancs-becs formés à la hâte à Sidi Bel-Abbès que des vétérans, des professionnels de la guerre qui ont combattu aux quatre coins du monde…
Encore meurtri par la mort de sa femme enceinte et par son expérience de résistant, Charles Bareuil ne peut pas reconstruire sa vie en France. Il cherche le combat pour oublier sa lâcheté et son manque d’engagement des premières heures. Charles s’engage donc pour la guerre d’Indochine au sein du 3e Régiment étranger de la Légion. Mais cette guerre absurde va rapidement devenir une guerre personnelle pour Charles, lorsqu’il décide de mener son enquête sur un mystérieux tireur d’élite servant derrière les lignes ennemies… qu’il soupçonne d’être un ancien camarade passé du côté Viêt-minh...»
Jérémie Guez répond aux questions d'Hannah Assouline, pour 10-18 :
Après trois romans noirs sur Paris et sa banlieue, vous vous lancez dans le polar historique. Pouvez-vous nous dire pourquoi avoir choisi l’Indochine ?
Parce que c’est un formidable théâtre dramatique, un conflit qui brasse énormément de choses. Tout d’abord la grande Histoire, en étant une des premières guerres de décolonisation, un affrontement d’une complexité inouïe avec une dimension presque fraternelle entre ceux qui s’opposent. Derrière ça, il y a évidemment le destin d’hommes, emportés par ce souffle, qui débarquent à l’autre bout de la planète, dans un pays qui ne ressemble à rien de ce qu’ils connaissent, pour faire la guerre. Une terre dont ils vont souvent tomber amoureux... Je me suis intéressé en particulier au sort des légionnaires qui se sont retrouvés là-bas et qui ont combattu pour la France.
Charles Bareuil, le personnage central de votre roman, est un légionnaire. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur lui ?
Charles Bareuil est un ancien résistant qui culpabilise de ne pas avoir lutté plus tôt contre les Allemands. Il a quitté la France pour la Yougoslavie en suivant la femme qu’il aimait. Mais elle a été tuée là-bas par les oustachis. Bareuil a donc été rattrapé par la barbarie nazie et, depuis, porte en lui la responsabilité de la mort de cette femme. La guerre est devenue son métier. Aussi, pour fuir ses démons, il décide de s’engager pour l’Indochine plutôt que de reprendre une vie normale après la Libération. Il entre dans la Légion ; s’il y trouve d’anciens résistants, il doit aussi apprendre à pardonner puisqu’il est amené à se battre aux côtés de ceux qui étaient ses ennemis hier...
Vous rejoignez la famille des « Grands Détectives ». Est-ce un choix de votre part ? Une envie ?
« Grands Détectives », j’ai grandi avec. J’admire beaucoup d’auteurs du catalogue, leur sens de la narration, le plaisir de découvrir des personnages dans un contexte historique très particulier... Pour moi, Akounine, c’est un conteur de génie, un auteur qui joue avec vos nerfs comme personne et possède en plus de ça une formidable puissance poétique. Ça rejoint complètement la conception que je me fais de la littérature populaire, accessible à tous et de grande qualité. Rejoindre cette équipe, c’est d’abord un honneur, ensuite l’accomplissement d’un rêve de gosse !
© Hannah Assouline – Ed.10/18.
Jérémie Guez : Le dernier tigre rouge (10-18 Éd, 2014) - Le blog de Claude LE NOCHER
http://action-suspense.over-blog.com/2014/03/jeremie-guez-le-dernier-tigre-rouge-10-18-ed-2014.html
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