On a déjà évoqué ce roman ici. Mais, compte-tenu de sa qualité, il n'est pas mauvais d'y revenir, puisqu'il est désormais disponible en version poche.
Dans les thrillers historiques sur les thèmes religieux, deux lectures possibles. Soit on espère que l’auteur apportera quelques révélations quant aux secrets du catholicisme ― voire des vérifications au sujet de textes plus ou moins apocryphes, d’épisodes mal éclaircis ou carrément tus par le Vatican depuis des siècles. Des mystères, il en reste sûrement, qu’il faut se garder d’interpréter avec trop d’imagination. Soit, et l’on peut préférer cette autre lecture, il s’agit de se plonger avec délices dans une aventure étrange, riche en rebondissements, qui nous fait voyager pour partie dans le passé. Elisabetta, l'héroïne, et ses proches vont effectivement être confrontés à des péripéties pleines de danger et d’interrogations. Un suspense vraiment excitant.
De nos jours, Elisabetta Celestino appartient à une famille romaine. À soixante-huit ans, son père est un mathématicien mis sur la touche par l’Université. Sa sœur Micaela est médecin en gastro-entérologie, à l’hôpital Sant’Andrea, tout comme son fiancé Arturo. Leur frère Zazo est policier au Vatican. Douze ans plus tôt, Elisabetta était étudiante en archéologie. Avec son fiancé Marco, elle fut victime d’une grave agression, jamais expliquée. Tournant la page, elle devint religieuse. Le Pr Tommaso de Stefano, son ancien maître d’études, reprend aujourd’hui contact avec elle. Un éboulement dans les catacombes de Saint-Calixte vient de mettre au jour une découverte singulière, à garder secrète.
Au Vatican, le pape souffrant vient de mourir. Il laisse l’Église catholique en proie à des sphères d’influences occultes. Dans son château de Slovénie, le puissant Krek suit de près l’actualité vaticane. Entre les funérailles papales et la préparation du conclave, il veille à ce que rien ne trouble l’ordre apparent. Il est vite alerté sur les catacombes de Saint-Calixte, et sur le rôle qu’Elisabetta joue dans l’affaire. Elle a intégré la commission pontificale d’archéologie sacrée, auprès du Pr de Stefano. Dans ce columbarium oublié de Saint-Calixte, se trouvaient des restes de corps possédant une anomalie physique, marqués d’une sorte de tatouages. Ces signes rappelant ceux du zodiaque, Elisabetta se souvient que les Romains de l’Antiquité accordaient de l’importance à l’astrologie.
Après l'étude de documents, la première piste mène Elisabetta et sa sœur Micaela à Ulm. Un défunt professeur de cette université présentait des curiosités physiques comparables aux cadavres du columbarium. Il possédait des dossiers anciens énigmatiques. L’un concerne une série de nombres, que le père mathématicien d’Elisabetta pourrait tenter de décrypter. L’autre, c’est une pièce de théâtre de Christopher Marlowe, sur le thème de Faust, écrite vers 1600. Elisabetta prend contact avec le Pr Evan Harris, expert de l’œuvre de Marlowe. Un sbire aux ordres de Krek a tenté de s’introduire dans le couvent d’Elisabetta, affaire que son frère policier Zazo ne néglige pas. L’ennemi dispose de moyens très importants...