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27 décembre 2013 5 27 /12 /décembre /2013 05:55

Il se nomme John-Fitzgerald Dumont, mais on l'appelle Fitz. C'est un Parisien pur jus, âgé de trente ans en cette année 2013. Si son frère aîné Howard est un cador de la finance, Fitz a eu d'autres ambitions. C'est-à-dire, faire la fête plusieurs nuits par semaine, draguer des jeunes femmes consentantes, s'alcooliser à outrance, et dealer de la drogue de bonne qualité pour vivre cette vie. Certes, comme avec l'avocate Daniela, il arrive à Fitz d'oublier comment il arrive dans le lit d'une de ses conquêtes. En général, il maîtrise les problèmes, même s'il a déjà été mêlé à deux affaires agitées. Ce qui explique que ses relations avec son ex Jessica, commissaire de police, sont moyennement au beau fixe. Au besoin, il peut compter sur ses amis, l'agent de sécurité Moussah, et la jeune prof de lycée Déborah. Si ses parents veulent une fiancée présentable, cette dernière peut faire illusion.

Ce dimanche-là va s'avérer un brin contrariant. Un client VIP, le député Georges Venard, valeur montante de la République, a besoin d'être livré en drogue. Quand Fitz arrive au domicile de Venard, celui-ci vient de se suicider. Ou d'être trucidé par l'homme qu'il vient de croiser dans l'escalier. Rien qui concerne Fitz, donc il n'est pas utile de s'y attarder. Sauf qu'un visiteur inconnu l'attend dans son appartement, avec l'intention de l'éliminer. Il vaut mieux appeler Moussah à la rescousse. Malgré l'agilité du Noir agent de sécurité, le tueur s'enfuit. Il est fort probable que la menace qui plane soit en rapport avec la mort de Georges Venard, et que ses proches amis soient autant pistés que Fitz. Il se réfugie chez Moussah, à Châtillon, où Déborah rapplique bientôt. Ce ne sont pas les hypothèses qui manquent au trio, même s'ils ne comprennent guère qui veut la peau de Fitz.

Quand l'adresse de Moussah est repérée par leurs adversaires, il est prudent que les trois amis se cachent dans une chambre d'hôtel. Grâce au hacker Bob, qui joue quelque peu les anges gardiens pour Fitz, ce dernier fait le portrait-robot de l'inconnu vu dans l'escalier de Venard. Grâce à une manipulation scandaleusement illégale, on parviendra à identifier cet homme. Jérôme Sultan, un ponte d'un grand groupe industriel, semble bien n'avoir rien à se reprocher. Par contre, suite à ladite manipulation, Fitz est recherché par les flics. Il assomme même l'adjoint de Jessica, venu fouiller son appartement. Être traqué, ça ne peut pas durer plus longtemps. Aussi Fitz décide-t-il de glaner suffisamment d'infos, en partie via le hacker Bob, afin de contre-attaquer. Son ennemi n'est pas un amateur, il va donc falloir ruser et bluffer pour s'en sortir...

Olivier Gay : Mais je fais quoi du corps ? (Le Masque, 2014)

Cette troisième aventure de Fitz peut aisément se lire sans avoir suivi les précédentes, car on cerne vite l'univers du personnage central. À la base, c'est un de ces frimeurs hantant les nuits festives, des semi-oisifs dealant sans en faire un gros bizness : “Mais je n'étais pas un citoyen lambda. Je m'approvisionnais une fois tous les deux mois auprès de narcotrafiquants russes, afin de fournir en cocaïne la jeunesse dorée parisienne.” Que des embrouilles lui tombent ponctuellement sur le nez apparaît assez légitime. Entraîné dans une virevoltante course-poursuite n'autorisant que peu de sommeil, il acquiert bientôt la sympathie du lecteur. La narration ne peut se faire que par le héros, pour la vivacité du récit, et pour transmettre les inévitables questionnements de celui-ci.

Le scénario se veut à l'image de notre époque immédiate. Entre portables et divers appareils informatiques, la technologie numérique est fort sollicitée. Encore qu'une bonne vieille cabine téléphonique permette d'être moins vite “tracé” par l'adversaire, on le verra. On frise parfois un peu la description GPS Paris-proche-banlieue, mais ce défaut reste limité. Les tribulations de Fitz, Moussah et Déborah, sont mouvementées à souhaits, baignant dans un certain mystère quant aux motifs réels de cette traque. Il est important de glisser une dose d'humour dans ces situations tendues : “Je me retrouvai rapidement devant une forteresse de béton, aussi lisse et laide qu'une chanson de Christophe Maé.” Cette histoire répond parfaitement à la définition du roman d'action et de suspense. Ce qui ne manquera pas de séduire les amateurs de polars trépidants.

- "Mais je fais quoi du corps ?" est disponible dès le 3 janvier 2014 -

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commentaires

Y
Salut Claude, j'ai eu le bonheur de lire les trois tomes des aventures de Fitz et celle-ci est un peu plus noire, même si l'humour est présent, sans doute un tournant dans la vie du héros. En tout cas, une équipe qui me plaît bien, inédite et plaisante à suivre.<br /> Amicalement,Yves
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C
Salut Yv<br /> Sympathique trio, en effet. Entraînés ici dans une course-poursuite assez excitante. Il faudra que je retrouve les précédents épisodes, car j'ai bien aimé la tonalité.<br /> Amitiés.
P
Je vois que l'article sur la prison pour femmes de Rennes cite in fine un article de 2004 d'Yves Boivin sur les personnes emprisonnées - des hommes aussi à l'époque - sur décision des sinistres Sections Spéciales pendant la guerre.<br /> J'imagine que c'est le même Yves Boivin qui a été avocat général près la cour d'appel de Rennes et qui donc a eu à représenter le Ministère public dans des procès en cour d'assises y compris dans des affaires très médiatisées.<br /> Je me souviens que c'est lui qui en 2001 avait dans une conférence de presse annoncé l'arrestation en Floride de Francisco Arce Montes, auteur supposé - et déclaré ensuite - du meurtre de la jeune Anglaise Caroline Dickinson, 13 ans, en 1996 à Pleines-Fougères.<br /> Yves Boivin était l'avocat général au procès d'Arce Montes qui a eu lieu par la suite. Dans cette affaire-là, il a bien sûr requis et obtenu la perpétuité.<br /> Mais notons qu'Yves Boivin n'est pas l'un de ces avocats généraux qui chargent toujours l'accusé comme certains de ses confrères. Il est capable d'une grande honnêteté intellectuelle et n'a pas hésité, dans d'autres affaires, à exprimer avant même les avocats de la défense les doutes qui subsistaient et à souligner qu'ils devaient bénéficier à l'accusé. Ainsi, dans un procès qui avait lieu en appel d'un arrêt de cour d'assises de première instance, où un homme était accusé de je ne sais plus quels faits, Yves Boivin a dit, je m'en souviens encore, &quot; Dans ces cas-là - quand il y a autant de doute - on ne condamne pas. &quot; Un journaliste avait écrit que l'avocat général ouvrait ainsi un boulevard à la défense. Et relevait que, dans une même affaire en première instance et en appel, le dossier n'ayant pas changé, pas d'éléments nouveaux, deux avocats généraux successifs avaient eu une lecture différente du même dossier, le premier ayant requis une condamnation et le second, Yves Boivin, l'acquittement.<br /> <br /> Cordialement
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C
Bonjour Philippe<br /> Vous évoquez un magistrat prénommé Yves. Ce qui m'a fait penser à un blog consacré à l'affaire Florence Cassez. Dans cette analyse du dossier, je fus cité au côté de l'avocat général Philippe Bilger, personnage bien plus compétent que moi en matière de justice : <br /> http://florencecassez.wordpress.com/analyse/a-les-differents-medias/iv-les-blogs-professionnels/<br /> Amitiés.
P
http://philippepoisson-hotmail.com.over-blog.com/2013/11/kinderzimmer-un-livre-poignant-et-dur-%C3%A0-lire.html
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C
J'ajouterai, concernant la prison de Rennes, que quelques-unes de ces femmes ont travaillé à la copie en numérique des archives de l'INA. Je ne sais si c'est encore le cas, mais c'était un boulot assez valorisant. <br /> Petite réserve concernant Patrick Poivre qui, s'il a un fort lien avec la Bretagne, n'est &quot;d'Arvor&quot; que depuis 1970. Nul ne lui reproche ce pseudonyme, d'ailleurs. <br /> Amitiés.
P
Oui, moi je connaîs depuis que nous avons 2 ans une Gaëlle non pas bretonne, mais d'origine italienne par son père et savoyarde - l'autre côté de la frontière par rapport à l'Italie - par sa mère ( et la Savoie n'est française que depuis 1860 sous Napoléon III comme Nice ). <br /> Et j'ai eu pour ami à l'école un Gaël garçon d'origine juive polonaise ( dont le père a été déporté à Auschwitz et libéré par les Américains à l'âge de 15 ans après avoir vu son frère assassiné sous ses yeux par les Nazis ).<br /> Le prénom Corentin ( saint de Quimper ou corrigez-moi ) est très apprécié et attribué de nos jours plutôt dans des familles majoritairement non bretonnes, alors qu'au 19ème siècle on appelait les Bretons des Corentins, surtout ceux qui venaient à Paris par l'actuelle gare Montparnasse, c'étaient avec les Auvergnats les premiers immigrés à Paris, des immigrés de l'intérieur qui se sont heurtés à une forme de racisme comparable sinon identique à celui envers des immigrés plus tardifs et plus lointains.<br /> Corentin Feldoë est le héros - breton au 18ème siècle - de la BD de Paul Cuvelier, datant des années 1950-1960 et redécouverte il y a 15-20 ans.<br /> &quot; Corentin et l'île aux Oiseaux &quot; est un roman jeunesse de 1960 d'Yvonne Meynier aux éditions G.P. ( Générale Publicité ), collection Rouge et Or, Dauphine, dont le héros n'est pas breton, mais vit près de cet endroit, l'île aux Oiseaux dans le bassin d'Arcachon, là où il y a les fameuses cabanes &quot; tchanquées &quot; ( prononcer &quot; tiankées &quot; ) ( dont on parle dans &quot; Le Secret des cabanes tchanquées &quot; de Jeanne Faivre d'Arcier, chez Syros, collection Souris noire, cette collection polar jeunesse, vers 2011 ).<br /> Julien Lepers se prénomme en réalité Ronan, je crois l'avoir lu.<br /> Solenn Poivre d'Arvor, elle, était bien bretonne au moins d'origine. Elle est morte tragiquement et la Maison de Solenn, pour aider des jeunes, a été fondée en son honneur.<br /> Je connaîs de réputation la prison pour femmes de Rennes, pas seulement parce qu'elle a hébergé des célébrités comme Valérie Subra, la femme du trio de l'Appât ( film de Bertrand Tavernier de 1994 avec Marie Gillain et livre de Morgan Sportés chez Grasset, Ceci n'est pas un fait divers ou peut-être un autre éditeur ). <br /> Mais aussi en effet pour son traitement des femmes incarcérées sans doute plus humain qu'ailleurs, avec je crois d'après un documentaire télé, la possibilité pour chacune d'entretenir son bout de jardin.<br /> <br /> Cordialement
C
Heureusement, cher Philippe, le roman d'Olivier Gay est moins sombre que celui (ceux) dont vous nous parlez là. <br /> Plutôt que La Petite-Roquette, je vous invite à découvrir la Prison des femmes de Rennes. Sans être un palace 5 étoiles, compte tenu qu'elles y purgent des peines longues, l'établissement semble &quot;humain&quot; :<br /> http://fr.wikipedia.org/wiki/Centre_p%C3%A9nitentiaire_pour_femmes_de_Rennes<br /> Olivier Tallec (le nom peut passer pour breton) et Ronan Badel (là c'est le prénom qui bretonnise). A l'été 1978, j'ai rencontré une Gaëlle jurassienne, alors depuis je ne me fie plus trop à ces apparences. Combien de Yann (ou Yan), de Solenn (ou Solène), sans nul lien originel avec la Bretagne ! D'autant que le renouveau du prénom celtico-breton ne date que des années 1960-70. Il y avait bien çà et là des Loïc (Louis) et davantage de Yves (Evêque de Tréguier) dans la région qu'ailleurs. Quelques Soizic (ou Soazic - Françoise) furent tolérés, avant que ce soit la déferlante. <br /> Chacun est libre de nommer son enfant à sa guise, mais qu'on ne revendique pas des racines fort relatives. Prénommé Yves, le maire d'une commune connue du littoral s'en prétendait quasiment originaire, car sa famille parisienne y passait trois semaines par an dans leur résidence secondaire, à l'entrée de la station balnéaire voisine. Mais bon, d'aucuns ont bien prétendu que Napoléon1er était breton, car un des amants prêtés à sa mère était un vague nobliau de l'Ouest !<br /> Amitiés.
P
Bonjour M. Le Nocher,<br /> <br /> Pas grand chose à voir, mais le titre de ce roman &quot; Mais je fais quoi du corps ? &quot; me donne par association d'idées l'occasion de vous demander si vous aviez entendu parler du livre &quot; Qui touche à mon corps je le tue &quot; , de Valentine Goby, paru - et dans la première sélection du Goncourt - en 2008 ( Gallimard ) et 2010 ( Folio poche ) ?<br /> Valentine Goby est surtout un auteur jeunesse, née en 1974, principalement connue pour ses titres chez Autrement dans la collection &quot; Français d'ailleurs &quot; , chacun racontant l'histoire d'un enfant venu d'un autre pays en France, à des époques diverses, et quelle a été sa vie dans ce nouveau pays.<br /> <br /> http://www.ricochet-jeunes.org/auteurs/bibliographie/8155-valentine-goby<br /> <br /> Avec trois illustrateurs dont deux, Olivier Tallec et Ronan Badel, ont des noms à consonnance bretonne ( le troisième étant Philippe de Kemmeter ).<br /> <br /> Mais pour en revenir au livre dont je parlais, et dont j'avais vu mention entre autre sur le blog de Philippe Poisson<br /> ( voyez l'article )<br /> <br /> http://philippepoisson-hotmail.com.over-blog.com/article-qui-touche-a-mon-corps-je-le-tue-101160488.html<br /> <br /> C'est une histoire à trois voix alternatives.<br /> Celle de Lucie L. , une femme qui avorte seule dans une chambre d'hôtel.<br /> De Marie G. ( Marie-Louise Giraud dans la réalité, la dernière femme exécutée en France pour avoir été une faiseuse d'anges, en 1943 sous Vichy, ce qui est raconté dans le film &quot; Une affaire de femmes &quot; , 1988, de Claude Chabrol, avec son actrice fétiche Isabelle Huppert ) qui attend son exécution à la prison de la Petite-Roquette ( célèbre prison pour femmes dans le 11ème arrondissement qui, à sa fermeture en 1973, n'avait toujours pas l'eau courante, les toilettes ni le chauffage central ).<br /> Et d'Henri D. ( Henri Desfourneaux ), le bourreau, l'exécuteur en chef des arrêts criminels de France métropolitaine ( qui guillotina le docteur Petiot et d'autres véritables criminels de droit commun, mais aussi sous l'Occupation des Juifs, des résistants, des communistes et autres ennemis de Vichy, avec ou sans pression allemande ). Confronté à ses doutes, à ses questionnements quant à son métier d'exécuteur.<br /> <br /> http://www.amazon.fr/gp/product/2070402509/ref=olp_product_details?ie=UTF8&amp;me=&amp;seller=<br /> <br /> Cordialement
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P
Salut Claude, Ayant lu ses deux précédents romans, je m'attends à du pur divertissement humoristique ! Comme tu le dis, tout cela n'est pas sérieux mais bigrement divertissant. Amitiés
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C
Salut Pierre<br /> Des aventures rythmées, c'est toujours extrêmement plaisant. J'avais un peu zappé les premiers titres d'Olivier Gay, faute de temps, mais il n'est jamais trop tard ! Amitiés.

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