Né en décembre 1929, Gérard de Villiers est décédé à la veille de la Toussaint 2013. il a été le créateur de la série de romans d'espionnage SAS. Le prince Malko Linge, son héros, est un agent de la CIA, férocement anti-communiste. Probablement fut-il partisan de l'apartheid, en son temps. Avec l'essor d'Al-Qaida, il passa naturellement de l'anti-terrorisme à l'anti-islamiste. Au service du “monde libre”, Malko est donc anti-tout ce qui ne concerne les intérêts occidentaux. Un soldat de l'ordre mondial, parfois piégé, mais jamais vaincu.
Évidemment, Malko est un grand séducteur. Comment les espionnes ne tomberaient-elles pas sous le charme de son regard si pénétrant ? S'il y en a qui résistent, Malko utilise une technique psychologique de son cru, le viol. À peine a-t-il fait jouir ses conquêtes, que le voilà pulvérisant des quarterons d'ennemis lourdement armés. Les périlleux voyages à travers le monde, les plus dangereux adversaires, les situations les plus tordues, c'est la spécialité de SAS. Un héros de terrain, un vrai baroudeur.
Quel lecteur quadra, quinqua, ou sexagénaire n'a pas lu quelques aventures de SAS ? Des couvertures calibrées, sexy ou flashy, des titres accrocheurs, des promesses d'érotisme et d'exotisme, supposées s'inspirer de la réalité du monde. On en lisait quatre, cinq, avant de s'apercevoir que c'était à peu près la même trame, quant aux intrigues. Avant de se lasser des prouesses aventurières de Malko, de sa splendide supériorité sexuelle, et de son corps comparable à un gilet pare-balles. Depuis plus de quarante cinq ans, SAS et les diverses productions Gérard de Villiers (dont Brigade Mondaine, L'Exécuteur, Blade) continuaient à se vendre. Bonne fidélisation des lecteurs, affirmait-on. Une soirée de lecture pour chaque roman, c'est toujours aussi distrayant qu'un programme télé inconsistant. Du roman qui restait populaire, sans doute. Néanmoins, les passionnés de littérature policière se sont rarement éternisé sur ces productions. Adieu Gérard de Villiers, mais il y a longtemps déjà que nous vous avons dit adieu...