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11 novembre 2013 1 11 /11 /novembre /2013 05:55

En ce 11 novembre, mettons un peu de côté les polars. Cet armistice de 1918 aurait dû mettre fin définitivement à toutes les guerres en Europe, et peut-être dans le monde. Ce ne fut pas le cas, car la fragile démocratie a toujours été la cible des dirigeants politiques belliqueux et dictatoriaux. Aujourd'hui encore, sommes-nous à l'abri ? Relire témoignages et romans sur cette époque reste un moyen de ne pas retomber dans la même haine de l'autre, qui conduit toujours au massacre. Quelques parutions récentes...

Chez Le Livre de Poche : “1914-1918 Français et Allemands dans les tranchées”. 1080 pages, réunissant quatre immenses romans sur la Grande Guerre : Roland Dorgelès “Les Croix de bois”, Erich Maria Remarque “À l’ouest rien de nouveau”, Gabriel Chevalier “La Peur et Crapouillot”, Ernst Junger “Orages d’acier”.

À l’été 1914, les armées françaises et allemandes s’engagèrent dans un conflit qui, pour la première fois dans l’histoire, allait se propager au niveau mondial. Plusieurs millions d’hommes furent envoyés sur le front. Dans la boue des tranchées, sous les obus et les nuages de gaz, ils tentèrent de survivre à “la plus formidable connerie des temps modernes”. Beaucoup ne revinrent jamais. De ces années terribles sont nés des textes d’une grande force littéraire, devenus des classiques contemporains. Ce volume réunit quatre auteurs français et allemands, dont les œuvres témoignent, chacun à leur façon, de la vie de ces hommes engloutis dans la folie meurtrière de la guerre.

11 novembre 1918, des romans et témoignages à lire ou relire

Chez Librio, deux titres complémentaires : “Paroles de poilus”, de Jean-Pierre Guéno. “Voilà six mois bientôt qu'on traîne cette misérable existence qui n'a plus rien d'humain.” Août 1914 : les soldats partent sous les fleurs et les encouragements du peuple français. Sur les huit millions de poilus mobilisés entre 1914 et 1918, plus de deux millions ne reverront pas leur village natal. Plus de quatre millions souffrent de graves blessures, pour la plupart irréversibles. Mais, au-delà des séquelles physiques, ils sont à jamais marqués par l'horreur de cette guerre. Huit décennies plus tard, suite à l'appel de Radio France, des milliers de personnes envoyèrent les lettres de poilus conservées par leurs familles. Cet ouvrage en présente une centaine, qui n'ont pas vieilli. Ces mots déchirants incitent les nouvelles générations au devoir de mémoire, au devoir de vigilance et à l'humanité...

Un livre qui se complète avec “Les poilus”, de Jean-Pierre Guéno, de nouveaux documents de soldats, inconnus ou célèbres (Apollinaire) traitant de la mobilisation, la chasse aux espions, les soldats de la colonie, les lettres d’amour.

Chez Folio, un classique : “Le feu – Journal d'une escouade” d'Henri Barbusse. Prix Goncourt en 1916, le témoignage poignant de l'horreur des tranchées par un survivant. Il reste un chef-d’œuvre de la littérature de guerre. Dossier et glossaire réalisés par Pascale Salinier. Lecture d'image par Alain Jaubert « Des héros, des espèces de gens extraordinaires, des idoles? Allons donc! On a été des bourreaux. On a fait honnêtement le métier de bourreaux. On le r’fera encore, à tour de bras, parce qu’il est grand et important de faire ce métier-là pour punir la guerre et l’étouffer. Le geste de tuerie est toujours ignoble – quelquefois nécessaire, mais toujours ignoble. Oui, de durs et infatigables bourreaux, voilà ce qu’on a été. Mais qu’on ne me parle pas de la vertu militaire parce que j’ai tué des Allemands.»

Chez Folio aussi, à découvrir les “Écrits pacifistes” de Jean Giono. Ce volume réunit «Refus d'obéissance», «Précisions» et «Recherche de la pureté», trois textes pacifistes d’un homme qui n’oublia jamais l’horreur de la Première Guerre mondiale.

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commentaires

P
Rebonjour M. Le Nocher,<br /> <br /> Addendum.<br /> <br /> J'avais omis de parler de l'autre liste du site les Sandales d'Empédocle sur des livres de 14-18 :<br /> <br /> http://librairiesandales.hautetfort.com/archive/2013/11/09/11-novembre-centenaire-de-la-premiere-guerre-mondiale-521697.html#more<br /> <br /> Cette liste s'adresse à des lecteurs plus jeunes que les lycéens de l'autre liste.<br /> Il y a entre autres le roman d'Arthur Ténor sur le Soldat inconnu, où l'auteur - je crois qu'en littérature adulte un autre auteur l'a fait aussi, mais la référence ne me revient pas - imagine un nom, François, une vie, à celui qui sera tué au combat et deviendra le Soldat inconnu.<br /> Si, je crois me souvenir : le roman en adulte cela doit être celui de Jacques Chessex qui imagine l'histoire d'un repris de justice suisse qui s'engage dans l'armée française et deviendra le Soldat inconnu.<br /> Il y aussi le roman de Michael Morpurgo &quot; Cheval de guerre &quot; qui raconte l'histoire d'un cheval en Angleterre, arraché à l'enfant dont il est l'ami car réquisitionné pour la guerre et qui survit à ces quatre années sur les champs de bataille.<br /> J'avais acheté le BluRay du film de Steven Spielberg.<br /> <br /> Par ailleurs, il m'est revenu que mon père m'avait raconté qu'à Polytechnique il avait eu pour professeur en mathématiques Gaston Julia, alors en fin de carrière. Gaston Julia était un ancien combattant de 14-18, il avait été au Chemin des Dames où, griévement blessé par un éclat d'obus ou autre, une partie du bas de son visage ayant été emportée, il portait depuis en permanence un masque de cuir noir lui couvrant le bas du visage.<br /> Lui n'a pas subi d'opérations de chirurgie esthétique, mais c'est l'occasion de rappeler que cette spécialité médicale avait initialement pour vocation de redonner un semblant de visage aux gueules cassées de 14-18, avant d'englober aussi, ce qui est tout à fait louable, l'objet de remédier à des imperfections physiques voire de rendre plus beaux les gens.<br /> <br /> Dans l'article Wikipédia sur Gaston Julia, outre sa biographie on peut voir une photo montrant son visage avec le masque de cuir.<br /> <br /> http://fr.wikipedia.org/wiki/Gaston_Julia<br /> <br /> Je ne sais plus si le roman de Jean de La Varende &quot; l'homme au nez de cuir &quot; met ou non en scène une gueule cassée de 14-18.<br /> <br /> Cordialement
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C
... Pour en revenir brièvement aux exactions de certains chefs militaires français dans le cadre des guerres coloniales, on est vite taxé d'antimilitarisme quand on les évoque. Alors qu'il s'agit juste d'une vérité historique... mais il est vrai que certains admirent encore aujourd'hui le maréchal Pétain et défendent (puisque nous évoquions la Grande Guerre) la catastrophique &quot;offensive Nivelle&quot;. (&quot;Nous n'avions que des bouts de bois pour nous défendre&quot; disait mon grand-père Jean-Louis... autrement dit, des fusils mais pas de munitions. D'où l'utilisation de la baïonnette, à défaut d'arme efficace.)<br /> Non, le patriotisme ne doit pas masquer les méfaits et tortures pratiqués jadis durant ces guerres. Et ce n'est pas injurieux envers l'Armée que de rappeler que nos gradés ne furent pas toujours à la hauteur. Ou, du moins, qu'ils oublièrent quelquefois la dignité de leur uniforme. Je ne suis pas plus antimilitariste que quiconque, mais je n'admettrai jamais qu'on pousse les populations à s'entretuer.<br /> Merci pour les documentations que vous citez, par ailleurs.<br /> Amitiés, cher Philippe.
P
Non , &quot; Nez-de-Cuir &quot; ( 1936 ) , c'est l'histoire d'un homme au visage haché par les Cosaques pendant la Campagne de France de Napoléon contre le reste de l'Europe.<br /> Notons quand même que c'est en 1814, exactement un siècle avant 14-18.<br /> <br /> http://fr.wikipedia.org/wiki/Nez-de-Cuir,_gentilhomme_d%27amour<br /> <br /> Le livre de Jacques Chessex, c'est &quot; Le Vampire de Ropraz &quot; ( Livre de Poche, 2008 ). <br /> A partir d'un cas réel de profanations de sépultures -on en revient au sujet des tombes de votre chronique du 2 novembre lendemain de la Toussaint et jour des morts - qui a défrayé la Suisse dans un canton encore très rural au début du 20ème siècle, en 1903, Chessex imagine que si l'on perd la trace du suspect, après un passage en psychiatrie, à partir de 1915,c'est parce qu'il s'engage en France pour faire la guerre - et deviendra le Soldat inconnu.<br /> <br /> http://www.amazon.fr/gp/product/2253122815/ref=olp_product_details?ie=UTF8&amp;me=&amp;seller=<br /> <br /> Cordialement
S
Salut Claude.<br /> Maurice Leblanc a aussi magistralement évoqué ce conflit dans &quot;L'éclat d'obus&quot; (avec, de mémoire, un Lupin qui ne fait qu'une fugace apparition).<br /> Amitiés.
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C
Salut Serge<br /> Chez Unwalkers, le chroniqueur Fortino cite quelques autres titres sur cette époque. Oui, &quot;L'éclat d'obus&quot; fait référence à 14-18. Sur l'après-guerre immédiat, il faut lire aussi Guillaume Prévost (&quot;Le bal de l'équarisseur&quot;, &quot;Le quadrille des maudits&quot;...) Et bien d'autres qui ont le mérite d'illustrer cette Grande Boucherie, et ses suites.<br /> Amitiés.
P
Bonjour M. Le Nocher et tout le monde,<br /> <br /> A propos de liste de livres sur 14-18, vous aurez sans doute la curiosité de comparer à la vôtre celle du blog de la librairie jeunesse les Sandales d'Empedocle ?<br /> <br /> http://librairiesandales.hautetfort.com/archive/2013/11/09/premiere-guerre-mondiale-selection-lyceens.html#more<br /> <br /> S'adressant d'abord à des lecteurs adolescents, elle est évidemment plus orientée en jeunesse et les titres sont différents donc, mais on note quand même quelques livres communs aux deux listes, Dorgelès, Barbusse. Genevoix est cité, lui dont on retient surtout les descriptions de la nature, de la forêt, des animaux, en perdant parfois de vue qu'il était entré en littérature par la guerre, en étant blessé aux Eparges ( un lieu que je ne saurais situer ).<br /> <br /> M. Le Nocher, donc si votre grand-père est né en 1892, il avait à peu près le même âge que le général de Gaulle né en 1890, en novembre, le 22 ( et mort aussi en novembre, le 9 novembre 1970, anniversaire qu'on a commémoré il y a deux jours. Le mois de novembre est décidemment à l'honneur. ) Mais comme il est mort dans les années 50 il a vécu moins longtemps.<br /> <br /> Moi, la Première Guerre mondiale, c'est l'époque où mon grand-père paternel à moi est né, en 1915. Mon père est né peu avant la Seconde Guerre mondiale. Je suis né pendant la guerre du Viêtnam.<br /> Il y avait presque toujours une guerre à l'horizon.<br /> Ma famille est originaire d'Indochine française, avec les abus de la colonisation qui ont existé avant et après 14-18. Ce dont parla Andrée Viollis, journaliste très en avance sur son époque et aujourd'hui quasiment oubliée. <br /> Quand la Seconde Guerre mondiale a éclaté, en 1940 les Japonais ont en accord avec Vichy occupé l'Indochine française comme une grande partie de l'Asie. Le futur juge François Renaud - qui fut en 1975 à Lyon le dernier juge d'instruction assassiné en France, petit retour au sujet polar - , alors adolescent, était né là-bas et, s'il a été résistant, c'était contre les Japonais, non les Allemands.<br /> Les Japonais sont restés jusqu'aux bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki qui ont mené à la fin de la Seconde Guerre mondiale en Asie, plus tard qu'en Europe.<br /> Le général Leclerc est venu en Indochine fin 1945, envoyé par de Gaulle pour négocier avec Hô Chi Minh et les autres acteurs. Ce qui n'a pas empêché la guerre d'Indochine de 1946 à 1954 jusqu'à Dien Bien Phu.<br /> Vers la fin de cette année 1954, les parents de mon père craignaient que l'aîné de leurs enfants, leur fils de 16 ans, ne reçoive à un moment, à cause de cet âge, un ordre d'enrôlement dans l'armée. Ils décidèrent de l'éloigner de ce risque, au motif de l'envoyer poursuivre ses études en France, le pays dont l'Indochine venait de cesser d'être une colonie. Il est arrivé à Paris après un voyage en avion, son premier, de presque 24 heures. Il est passé d'un pays chaud à un pays en automne, une saison inconnue de lui, le 5 octobre 1954. La guerre d'Indochine était finie depuis cinq mois, et voilà que c'était une autre guerre, alors qualifiée d' &quot; événements &quot; , qui commençait cette semaine-là : la guerre d'Algérie.<br /> Mon père, lycéen à Sainte-Barbe puis à Henri IV, a eu l'occasion en 1957 à la suite d'une opération de partager une chambre d'hôpital avec un vieux monsieur qui lui raconta avoir été combattant à Verdun en 1916.<br /> Il est entré à Polytechnique en 1960 et sorti en 1962. La première promotion d'X à sortir, en juillet 1962, après la fin de la guerre d'Algérie suite aux accords d'Evian. Le mois suivant, en août 1962, un Polytechnicien s'illustre de la façon qu'on sait : l'attentat du Petit-Clamart visant à tuer de Gaulle, commis non pas par l'OAS mais par un groupe dirigé par Jean Bastien-Thiry, lieutenant-colonel et ingénieur de l'armement. En mars 1963, il sera en France le dernier des fusillés ( titre du livre que lui a consacré sa fille Agnès de Marnhac, hélas disparue il y a quelques années de maladie à 47 ans ).<br /> Ma mère est arrivée en France en 1955, aussi venant du Viêtnam, mais ne rencontrant mon père qu'à Paris.<br /> Mon père commença à travailler en 1963. Cette année-là, la guerre repointe le bout de son nez. Le 2 novembre 1963, il vient d'y avoir 50 ans, le Président du Sud-Viêtnam, pays allié des Etats-Unis face au Nord-Viêtnam allié de l'URSS, le controversé ( il usait beaucoup de la guillotine, héritage des Français, et des éliminations d'opposants ) Ngo Dinh Diem est assassiné. On dit que c'est en partie parce que Kennedy lui retirait peu à peu son soutien. Trois semaines plus tard, Kennedy était assassiné à son tour, un autre anniversaire qui se profile.<br /> Ce qui a contribué à déclencher la guerre du Viêtnam l'année suivante;<br /> Mes parents se sont mariés en 1965 à Paris - en novembre là encore - . <br /> C'était un certain nombre d'années avant ma naissance dans les années 70.<br /> Les Etats-Unis se sont retirés de la guerre en 1973, mais comme on sait les derniers soldats américains ne sont partis qu'en 1975, après la chute de Saïgon le 30 avril 1975.<br /> La famille de mon père a pu quitter le Viêtnam ( devenu un seul Etat par la réunification en 1976 du Nord-Viêtnam vainqueur et du Sud-Viêtnam vaincu ) communiste à la fin des années 70. Ma grand-père paternelle était morte en 1978, sans jamais m'avoir connu, sans jamais avoir revu son fils aîné qui était parti 24 ans plus tôt. Mon grand-père paternel et les frères et soeurs de mon père purent trouver un pays d'accueil : le Canada, qui, alors qu'il avait comme les Etats-Unis pendant très longtemps restreint voire empêché l'immigration asiatique, avait décidé d'accueillir les réfugiés vietnamiens. Le frère cadet de mon père, le plus proche en âge de lui, 2 ans de moins, avait été interné dans un camp de rééducation. Avant le Canada, lui et sa femme passèrent par un camp de réfugiés en Thaïlande. Ils perdirent leur premier enfant, un fils mort en bas âge suite aux conditions matérielles. Ils eurent deux autres enfants à Montréal, une fille et un garçon.<br /> <br /> En espérant ne pas avoir fait trop de digression, mais puisque nous évoquons en ce jour 14-18, voilà ma contribution aux souvenirs de famille liés à la guerre, où l'on voit que d'une guerre en découle une autre : la Première Guerre conduisant à la Seconde, qui est suivie par celle d'Indochine, dont la fin marque le début de celle d'Algérie, et un tout petit peu plus tard la guerre du Viêtnam.<br /> <br /> Avez-vous vu le hors-série du Monde &quot; Un siècle de guerre 1914-2014 &quot; ?<br /> Un article s'intitule &quot; De Galula à Petraeus, l'art de la contre-insurrection &quot; .<br /> Il rappelle, ce dont on parle davantage depuis quelques années, que les spécialistes actuels de la lutte contre l'insurrection, la guerilla, le terrorisme, Américains en Irak ou en Afghanistan ou autre, avec les dérives justement dénoncées ( tortures, enlèvements, séquestrations, assassinats, mauvais traitements ), ont pour modèles des auteurs très éloignés dans le temps et l'espace.<br /> David Petraeus est un général américain qui a commandé en Irak et en Aghanistan. Auteur d'un manuel militaire, &quot; 3-24, Contre-guerilla &quot; , paru en 2006, il se reconnaît pour modèle contemporain David Kilcullen, officier de l'armée australienne et auteur du manuel de contre-guerilla &quot; Vingt-huit articles &quot; - en référence aux Vingt-sept articles de Lawrence d'Arabie sur l'art de la guerre au Moyen-Orient - .<br /> Mais aussi comme modèle beaucoup plus ancien David Galula ( 1919-1967 ), officier français ayant appliqué en Kabylie ses méthodes de contre-guerilla et auteur, après avoir rejoint aux Etats-Unis l'université de Harvard, du livre &quot; Contre-insurrection, théorie et pratique &quot; en 1964.<br /> L'auteur de l'article ne mentionne pas Roger Trinquier ( mort en 1985 ), ce qu'on fait d'habitude en parlant de Galula.<br /> Il n'insiste peut-être pas assez sur les dérives. Le fait ( voir sur Wikipédia ) que le général Bigeard, l'un des militaires français les plus populaires encore aujourd'hui après sa mort, ait écrit le Manuel de l'officier de renseignements en 1961, dont on s'accorde à dire que c'est un manuel de tortures. Que le supplice de la baignoire, loin d'être une invention américaine moderne dans la lutte anti-terroriste, a été utilisé par les Nazis mais aussi par l'armée française en Algérie. Les &quot; crevettes Bigeard &quot; étaient des cas de lâchages de prisonniers à la mer depuis des hélicoptères.<br /> Que le général Paul Aussaresses, lui aussi adepte de la contre-insurrection, authentique Résistant, est personnellement responsable de l'assassinat de Maurice Audin, ce jeune assistant en mathématiques à la faculté d'Alger, liquidé en 1957 pour des sympathies supposées pour la cause de l'indépendance.<br /> Rappelons que de nombreux officiers français, ayant fait les guerres de 39-45, Indochine et/ou Algérie, sont par la suite allés en Amérique du Sud faire de la formation en matière de contre-insurrection dans certains pays. Ils ont formé, dans le cadre de l'Ecole Française des Amérique, des militaires dont beaucoup se sont illustrés dans les années 1970-1980 dans des régimes de colonels, au Chili, en Argentine, au Pérou entre autres.<br /> <br /> Cordialement
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C
Merci pour ce témoignage, cher Philippe.<br /> Par votre nom de famille (qui reste entre nous), je devinais vos origines. Ce qui me parait le plus important, c'est effectivement de &quot;savoir d'où on vient&quot;. Comme vous, j'ai eu la chance d'avoir une famille pratiquant la transmission. Des détails, j'en garde beaucoup en mémoire, et je ne vous cache pas que ça m'aide quelquefois à conforter mon propre présent. Autrement dit, connaître ses aïeux, c'est aussi se connaître soi-même (sans vouloir tomber dans la philo ou le zen).<br /> On a beaucoup évoqué ces dernières années les &quot;secrets de famille&quot;, tant dans les romans, les films, et parfois l'actualité. D'où viennent-ils, sinon d'un manque de parole entre générations ? <br /> Je crains que beaucoup s'inventent un passé familial, à cause de ça. Certains de mes compatriotes régionaux s'imaginent des racines, bien moins certaines qu'ils le pensent. Ou, dans des milieux aisés, d'aucun affirment qu'ils ont toujours appartenu à une élite, ce qui n'est probablement pas le cas. On n'en finirait pas de citer des cas, erronés ou (en quelque sorte) truqués, souvent pour afficher un statut social.<br /> Je préfère l'humour d'un ami Noir (hélas perdu de vue). Martiniquais, il s'était marié avec une Portugaise d'origine. Ils eurent deux filles, qu'ils surnommaient &quot;Les Brésiliennes&quot;. En effet, ça correspondait à ce métissage.<br /> Savoir d'où on vient, c'est aussi une façon d'observer le monde d'une autre manière, je crois. Peut-être avec un peu de lucidité. De repérer la futilité, l'artificiel. Et souvent, ça signifie de ne pas se laisser séduire par les premiers populistes qui nous vendent des discours haineux ou belliqueux. Vaste sujet, en effet.<br /> Amitiés.
M
Bonjour Claude,<br /> Mon grand-père maternel aussi l'a faite, revenu sans séquelle visible, il n'en parlait jamais....<br /> Le seul bouquin lu dans ceux que tu cites est &quot;La peur&quot; (pourquoi &quot;La peur et Crapouillot&quot; ?), il faudra que je lise &quot;Le feu&quot;.<br /> Amitiés,<br /> Max
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C
Bonjour Max<br /> A cause d'un &quot;décalage de génération&quot; (ma mère naquit quinze ans après sa sœur aînée, morte de tuberculose), je n'ai pas connu mon grand-père (né en 1892, qui fut gazé durant la guerre, et mourut milieu des années 1950). Je n'ai pas envie d'oublier les épreuves subies par ces soldats qui, en effet, en parlaient peu, mais souvent défendaient une modernité destinée à éviter de nouveaux conflits. Un petit hommage à eux, avant de revenir demain à un polar bien plus calme.<br /> Amitiés.
C
Salut Dom<br /> Question de calendrier, probablement ? Et puis, mon grand-père l'a faite, c'te putain de &quot;Der des ders&quot; qui n'a pas été la dernière, et qui laissa des séquelles dans ma famille. Alors, les va-t'en-guerre, c'est pas mes potes.<br /> Amitiés.
Répondre
M
marrant on a eu a peu près la même idée ^^<br /> amitiés claude
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